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L’invité du mois sur le blog et les réseaux sociaux d’Eveselache est pour ce mois d'avril Lauriane du compte instagram @Vagiquoi

Notre pétillante invitée propose un contenu éducatif, inclusif et bienveillant autour de la sexualité, la santé sexuelle. 

Nous nous retrouvons aujourd’hui pour l’interviewer autour d’un sujet (trop) peu connu : la vestibulodynie, une hypersensibilité douloureuse au niveau de la vulve. 

Son expertise sera répartie en 2 articles de blog et un 3ème article sera le témoignage de L. ayant été atteinte de vestibulodynie pour traiter de manière complète le sujet. 

Article 1 : Qu’est-ce que la vestibulodynie ? - Les conseils de @VagiQuoi 

Article 2 : Comment traiter la vestibulodynie ? Aider et se faire Aider

Article 3 : Témoignage de L. souffrant de Vestibulodynie

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VagiQuoi (Lauriane) — Afin d’illustrer tout ce que je viens de vous raconter, quoi de mieux qu’un petit témoignage, pour vous montrer que vous n’êtes pas seules ! J’ai choisi de laisser la parole à une autre personne touchée par la vestibulodynie, afin de répondre aux questions de la Team Eveselache ! Je vous laisse découvrir l’histoire de L. 24ans. 

Team Eveselache — As-tu déjà été sujet à la vestibulodynie ? 

Oui, pendant plusieurs années, je lutte encore un peu de temps en temps.

Team Eveselache — Peux-tu nous partager ton expérience ? 

Alors comment je l’ai découvert ? Je l’ai découvert car j’ai commencé à avoir mal à l’entrée du vagin. En fait, en 2017, j’ai été diagnostiquée d’endométriose profonde. C’était déjà très lourd, j’allais souvent à l’hôpital, les traitements proposés ne fonctionnaient pas.

En 2018, en octobre pour être précise - je me rappellerai toute ma vie je pense - j’ai commencé à avoir des douleurs. Mais pas des douleurs profondes dans le bas ventre comme l’endométriose peut provoquer. Des douleurs vraiment à l’entrée du vagin qui faisaient comme si j’étais entièrement brûlée.

Je ne panique pas à ce moment, je me dis que, peut-être, j’ai eu un déséquilibre de la flore et donc engendré une mycose.

Je me traite, j’arrête tout rapport pendant 1 mois, 1 mois et ½. J’essaie de reprendre ma vie sexuelle, car j’étais avec mon copain de l’époque et ma libido était toujours présente. Mais les douleurs ne se font pas attendre et j’ai encore très mal.

Je vais voir une gynécologue que je ne connaissais pas car la mienne était en congé maternité. J’avais, entre temps, fait 5 prélèvements pour les mycoses, mais tous négatifs. 2-3 mois plus tard (car c’est long d’avoir un rdv gynécologique), je tombe ainsi sur une gynécologue qui me dit que « bon, c’est un peu irrité mais va falloir mettre un traitement plus fort antimycosique », je lui explique et lui montre mes analyses mais elle s’en fiche. Pour elle, c’est qu’il y a une mycose et peu importe mes prélèvements….

Je prends donc son traitement pendant 1 mois ½. Rien n’y fait. Je décide alors de me renseigner de mon côté, de chercher.

À ce moment, rien de très précis. On me diagnostique du lichen, mais sans être vraiment sûr. On me prescrit donc une crème corticoïde, qui calme un peu les irritations. Mais la douleur est toujours vive et c’est à présent impossible de me toucher. Je n’ai plus de libido, plus d’envie de ce côté-là et cela me fait autant souffrir que d’avoir mal physiquement.

S'ensuit une errance médicale qui dure environ 1 an. Je tombe alors sur un article qui parle de la vestibulodynie. Je m’effondre car cela correspond totalement à ce que je vis depuis 1 an ½ à présent. Je prends directement rendez-vous avec le Docteur dont parle l’article.

Elle pose le diagnostic. C’est bien une vestibulodynie.

Cependant, je dois dire que le rendez-vous était affreux. La doctoresse en question m’a fait culpabiliser, m’a dit qu’inconsciemment je savais que mon copain me trompait puisqu’il ne pouvait pas avoir ce qu’il voulait avec moi (non, mon ex-copain ne m’a jamais trompée).

Je suis sortie en pleurs de ce rendez-vous.

Ainsi commence le parcours du combattant.

- Je commence alors la kinésithérapie, qui améliore un peu mais pas assez. Je suis ce traitement pendant 1 an sans grande grande différence.

- Je vois des psychothérapeutes, des sexologues, mais soit on me traite de « grand-mère », on me dit

« qu'il faut que je me force un peu »

«ce n'est pas un drame, il faut se détendre, prendre un verre de whisky » avant mes rapports…

et le meilleur pour la fin

« c'est parce que vous n’aimez plus votre copain, quittez-le ».

C’était horrible. En plus des douleurs physiques que j’avais, la culpabilité que je me mettais à moi-même et la souffrance de ne plus avoir de libido, j’avais des remarques en permanence désobligeantes ou méchantes.

Je retourne voir ma gynécologue, qui m’a sauvée. Elle m’a conseillé un médecin à l’hôpital et de voir un médecin de la douleur pour l’endométriose.

Ces deux médecins, je ne les remercierai jamais assez. Ce sont les premiers à me dire que ce n’est pas normal, que « non, ce n’est pas dans votre tête », qui m’expliquent pourquoi j’ai mal.

En fait, c’est un problème de plancher pelvien beaucoup trop contracté et qui abîme les nerfs puisqu’il est bloqué. Ainsi, il faut agir pour décontracter tout ça et régénérer la muqueuse.

On m’a prescrit du laroxyl (que j’ai pris pendant 3 ans), de la kinésithérapie, ostéopathie (qui m’a fait énormément de bien) mais également de la luminothérapie.

La luminothérapie, c'est une sorte de sonde lumineuse qu’on introduit pendant 5 minutes dans le vagin et qui va régénérer la flore, va réparer les muqueuses. C’est une technique dispensée en hôpital qui doit se faire 1 fois par semaine pendant 8 semaines.

Au premier abord, la luminothérapie marche bien, mais on se rend vite compte que, pour moi, l’effet positif est sur un court terme.

On me propose alors de la laserthérapie. C’est une technique avec laquelle on vient brûler toute la muqueuse pour qu’elle se régénère entièrement.  Ça brûle un tout petit peu mais c’est très largement supportable. Cela dure 20 minutes par séances 1 fois tous les mois pendant 3 mois. Cela me soulage énormément, voire complètement.

J’ai continué l’ostéopathie et la kinésithérapie quelque temps puis j’ai été entièrement soulagée durant 1 an ½. Plus de douleurs, une libido revenue. Toujours une appréhension évidemment mais ça passait petit à petit.

Pour autant la vestibulodynie est revenue. Heureusement j’avais les médecins à mes côtés qui m’ont aidée. Je n’ai plus de douleurs à l’entrée du vagin aujourd’hui et j’ai arrêté le Laroxyl ! Je continue l’ostéopathie mais davantage pour mon endométriose qui s’est développée.

Je reste sur mes gardes, je fais beaucoup d’étirements pour le bassin, le périnée. Je suis à l’écoute et je ne force pas. Il y a toujours des hauts et des bas mais il ne faut pas baisser les bras. Vraiment. Mon parcours a duré 4 ans ½ au total et je n’ai pas entièrement fini. C’est difficile mais il ne faut pas lâcher.

Team Eveselache — Comment vas-tu aujourd'hui ? 

Ça dépend. J’ai encore beaucoup de mal avec ma libido, j’ai aujourd’hui beaucoup d’inquiétude par rapport à ma vie sexuelle. Je travaille énormément dessus. Cela impacte réellement ma vie de femme épanouie, je dois l’avouer. Je garde toujours espoir et je n’arrêterai pas de me battre car j’ai vécu entièrement normalement pendant 1 an ½. Cela va forcément revenir.

L., 24 ans. 

Merci infiniment à @Vagiquoi et L. d’avoir répondu à toutes nos interrogations et d’avoir mis en lumière une hyper sensibilité qui touche aujourd'hui près de 7% des femmes (près d’1 femme/10) ! 

Si vous avez des questions supplémentaires, ou si vous souhaitez être plus informé sur notre corps et la santé sexuelle, n’hésitez pas à aller la suivre sur ses réseaux sociaux, Instagram.

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